dimanche 24 juin 2012

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mardi 19 juin 2012

Les 2 tours de Shanghai

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Surveillent la construction de la troisième.

dimanche 17 juin 2012

Est-ce qu'on en parle chez nous?

La troisième femme à être allée dans l'espace est Chinoise.

vendredi 15 juin 2012

mardi 12 juin 2012

Les réseaux sociaux en Chine, mythes et réalité

Facebook a réussi à nous faire croire qu’il est le seul réseau social et depuis les révolutions Arabes il est même présenté comme vecteur de démocratie. Ainsi, nous sommes en train de construire la croyance que le premier pas vers la démocratie est l’accès à Facebook.

En corollaire, l’interdiction de Facebook en Chine serait une preuve de plus de l’autoritarisme du régime en place. Il y a de nombreuses contre-vérités dans ces affirmations. En premier lieu, même si Facebook, Twitter et d’autres, ont aidé à communiquer autour des évènements qui se sont produits en Tunisie et en Egypte, il ne faut pas oublier que ce sont des vrais gens dans des vraies rues qui ont affronté de vraies armes qui ont fait la révolution. En second lieu, Facebook, ce n’est pas « un » réseau social mais un réseau de réseaux sociaux : un réseau anglophone, un francophone, un hispanophone, un germanophone, un italophone, etc. Donc si le site affiche 800 millions d’utilisateurs actifs en 2012, il y a aussi 70 langues en présence et toutes ces personnes ne sont pas capables de communiquer entre elles. Nous sommes ainsi uniquement 20 millions d’utilisateurs en France à communiquer principalement entre nous et la plus grosse communauté est bien évidemment l’Amérique du Nord avec « seulement » 200 millions d’utilisateurs. Ce qui nous amène au dernier argument, les Chinois n’ont pas attendu Facebook et leurs plateformes le dépassent largement.

En Chine, il existe des équivalents des réseaux sociaux occidentaux, les plus célèbres sont QQ pour messenger, RenRen pour FaceBook et Weibo pour Twitter. Cette classification est relative aux services qu’ils proposent principalement, mais d’une part chacun continue à se développer au delà de son « cœur de métier » initial et d’autre part leur succès n’a pas de rapport avec le succès de leur original occidental. C’est ainsi qu’en Chine le plus populaire est QQ avec 400 millions de connectés et que cette plateforme regroupe maintenant quantité de services : blogs, disque « cloud », jeux, etc. Weibo est bien plus répandu que Twitter, c’est LA plateforme incontournable pour les entreprises qui désirent communiquer façon Web 2.0 avec leurs clients. Les fonctionnalités en plus des courts messages de 140 caractères sont aussi de type blog, voire Facebook et même Foursquare. Et enfin RenRen est très présent parmis les jeunes car il permet comme FaceBook derester en contact après avoir quitté l’école. Il y a aussi des réseaux sociaux « professionnels » équivalents de LinkedIn mais encore loin de son succès.

La popularité de ces outils est certainement bien plus grande que chez nous, il y a en Chine plus de 485 millions d’utilisateurs de réseaux sociaux, ce qui représente plus de 90% des Internautes Chinois. C’est qu’en Chine « faire du réseau » est une activité très naturelle dans les affaires et même au delà, cela s’appelle le Guan Xi (关系), mot qui renvoie aux liens que l’on tisse entre humains. Il n’est donc pas inhabituel de voir un identifiant QQ sur une carte de visite et les encartspublicitaires mentionnent presque systématiquement un site Weibo qui affiche déjà plus de 300 millions d’utilisateurs, alors qu’il a été lancé fin 2009, soit 5 ans après Facebook.

Bien entendu, la censure en Chine n’est pas une vue de l’esprit et ces sites sont sous contrôle, reste à définir en quoi consiste ce contrôle. Pour éviter les ennuis avec les autorités, Weibo emploierait un millier de personnes pour « auto-censurer » les contenus gênants. Ce qui est finalement assez proche de ce qui se fait en occident. La différence est que ce ne sont pas les mêmes choses qui gênent d’un côté et de l’autre du « Great Firewall » (GFW), c’est à dire du dispositif qui filtre ce qui transite entre l’Internet Chinois et celui du reste du monde. En occident nous traquons les copies illicites, en Chine sont traquées lesopinions trop défavorables au gouvernement. Tout laisse à penser que l’efficacité de la censure face à 485 millions de personnes est réduite à faire des exemples, comme nous le faisons en France avec Hadopi ou les Etats-Unis avec la fermeture de Megaupload, mais qu’elle n’est guère plus efficace que nous ne le sommes.

Je vais quand même attendre un peu avant de poster ceci sur Weibo…

Marc Augier